moment de vie
le matin
lhumidité ronge vos articulations
dans la faible lumière
la cité s'élève dans le brouillard
les immeubles gris identiques
ne laisse rien voir
l'horizon est bouché
a l'exterieur comme a l'interieur
momo se lève le visage camouflé
sous le capuchon, il file
les mains dans les poches
il fume sa première clop dans le brouillard
sa silhouette mince dans ce bitume fermé
il a dormi dans la cave sa mère l'a mis dehors
les copains font la ronde ils amènent la bouffe
et il y aura une autre mère pour qu'il prenne sa douche
le matin
les volets sont presque tous clos
les maisons sont chaudes
çà sent le café ou le thé à la menthe
tout est propre et rangé . la misère est inaudible
quand les immondices couvrent le sol
la misère est intérieure, elle est dans cette tete
vide de rien et pleine de chagrins
on me reçoit comme une reine
je partage le café et j'écoute les mots
les histoires de vies, les crimes, les violences
je prends c'est la moindre des choses
je suis une princesse misérable de leur misère
et dans la dorure de ma maison ,mon coeur
verse le trop pleins de toutes ces frustrations
J'écris.